L’aurore polaire est un phénomène lumineux, qui paraît dans le ciel, la nuit principalement, et vers les pôles, ce qui le fait aussi appeler lumière polaire ; les anciens le connaissaient sous le nom de torche ardente. On l’a appelé aurore boréale en premier lieu, parce qu’on l’a d’abord observé du côté du nord ou de la partie boréale du ciel, et que sa lumière, lorsqu’on est proche de l’horizon, ressemble à celle du point du jour, ou de l’aurore : … Le Nord, dans ses vastes domaines, Contient de la clarté les plus beaux phénomènes. Et qui ne connaît pas, dans ces climats glacés, Ces feux par qui du jour les feux sont remplacés ? Là le pôle, entouré de montagnes de neige, Conserve de ses nuits le brillant privilège, Ces immenses clartés, ces feux éblouissants, Au sein de l’ombre obscure, au loin resplendissants, Qui même avec les cieux, où le jour prend naissance, Rivalisent de luxe et de magnificence. (Delille.) On aperçoit rarement dans nos climats ce météore splendide, mais assez souvent dans les pays plus voisins du pôle arctique : en Laponie, en Norvège, en Islande, en Sibérie, où il rompt la monotonie des longues nuits hyperboréennes. On peut dire avec raison que l’aurore boréale est le soleil de ces contrées. Ces météores commencent à se montrer vers le 45e degré de latitude environ ; à partir de là ils deviennent plus nombreux à mesure que l’on avance vers le pôle. Ils se montrent fréquemment dans toutes les saisons et sous toutes les formes ; souvent bas et tranquilles, étendus sur l’horizon comme un nuage ou comme une fumée légère, ayant la forme d’un arceau plein qui comprend plusieurs arcs, alternativement obscurs et lumineux, de différentes teintes de lumière et de couleurs. Les aurores boréales sont plus fréquentes à l’époque des équinoxes ; cependant on n’a pu encore leur assigner une périodicité régulière.