Un tzar se promenait dans la rue ; un mendiant l’accosta en lui demandant l’aumône. Le tzar ne lui donna rien. — Tzar, lui dit alors le mendiant, tu as sans doute oublié que Dieu est notre père à tous ; nous sommes tous frères, et nous devons tout partager. À ces mots, le tzar s’arrêta : — Tu dis la vérité, s’écria-t-il, nous sommes frères, et il faut que nous partagions. Il lui donna une pièce d’or. Le pauvre prit la pièce d’or et dit : Tu me donnes bien peu ! Est-ce ainsi que l’on partage entre frères ? Il faut partager d’une façon plus égale. Tu possèdes plus d’un million de pièces, et tu ne m’en as donné qu’une. — C’est vrai ! dit le tzar, j’ai plus d’un million de pièces, et je ne t’en ai donné qu’une ; mais j’ai autant de frères que d’argent !