Hier soir, la caserne des hippo-pompiers avait reçu un appel d'une abeille buissonnière témoin d'un double meutre dans une des maisons du village. Mais ils eurent tellement à faire pendant la nuit, à sauver les animaux blessés par le tremblement de terre, qu'ils ne purent intervenir. Finalement, en fin de matinée, ils pensèrent à transférer l'appel au poste des chiens policiers. La fourmi-secrétaire écouta attentivement le message de l'abeille buissonnière : en fait elle n'avait pas assisté au meurtre mais avait vu par la fenêtre deux cadavres gisant sur le sol près d'une table. La fourmi-secrétaire passa l'information ainsi que l'adresse à ses deux meilleurs détectives, les molosses de Baskerville. Elle leur recommanda de ne pas oublier leur célèbre loupe. Minou-la-paresseuse décida de les accompagner, ce qui étonna tout le personnel car elle avait cessé de chasser souris et rats d'hôtel depuis longtemps et passait ses journées et ses nuits à ne rien faire sinon guetter et espionner. Comme il n'était pas possible d'interroger le principal et seul témoin, ils décidèrent tous trois de visiter le lieu du crime. Ils filèrent vers le hameau, trouvèrent la maison et en firent le tour, les yeux à terre : rien par devant, rien par derrière. Aucun indice laissé par un visiteur nocturne, l'abeille avait dit vrai. Ils firent le tour une second fois, truffe à ras du sol. Rien, pas une seule odeur étrangère. Quel étrange mystère ! Ils se firent la courte-échelle pour atteindre une fenêtre, Minou-la-paresseuse au sommet de la pyramide puisque c'était la plus légère. «Je vois les deux victimes, à terre au pied d'une table, au milieu de verre brisé. Vite, je crois que j'ai vu l'une d'elles bouger un peu.» Ils se précipitèrent vers l'entrée, les deux molosses enfoncèrent la porte, le chat sauta par-dessus ses collègues et emporta en un clin d'oeil les deux victimes dans sa gueule... pour s'en régaler. Qui était-ce ? Qu'est-ce que était arrivé ?