LE CHEVAL ET L’ÂNE En ce monde il se faut l'un l'autre secourir. Si ton voisin vient à mourir, C'est sur toi que le fardeau tombe. Un Âne accompagnait un Cheval peu courtois, Celui-ci ne portant que son simple harnois, Et le pauvre Baudet si chargé qu'il succombe. Il pria le Cheval de l'aider quelque peu : Autrement il mourrait devant qu'être à la ville. La prière, dit-il, n'en est pas incivile : Moitié de ce fardeau ne vous sera que jeu.  Le Cheval refusa, fit une pétarade ; Tant qu'il vit sous le faix mourir son camarade, Et reconnut qu'il avait tort. Du Baudet, en cette aventure, On lui fit porter la voiture, Et la peau par-dessus encor. (115 mots)